Qui sont les "marginaux" qui font bouger les organisations ?
🤪 Vouloir initier un changement au sein d'une organisation peut sembler irrationnel, surtout lorsqu'il s'agit de projets complexes comme la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou le numérique responsable. Ces initiatives sont souvent perçues comme des contraintes supplémentaires, venant alourdir des processus déjà suffisamment compliqués.
😒De plus, dans de nombreux cas, l'organisation elle-même ne valorise pas ces efforts. Les personnes qui s'y engagent se retrouvent parfois à faire face à de nombreux "adversaires" et risquent de s'épuiser à porter des problématiques qui, en réalité, appartiennent à tous sans que personne ne s'en sente vraiment responsable.
🤲Et pourtant, certaines personnes choisissent d’agir ! Elles s’engagent, malgré les obstacles, pour faire bouger les lignes. Cette démarche peut, cependant, s'accompagner de moments de démoralisation, notamment lorsqu'elles comparent l'énergie investie à des résultats encore peu tangibles.
Leur profil ?
🌄Ces acteurs du changement, bien que répartis à différents niveaux de la hiérarchie, partagent un point commun : ils évoluent à la fois au sein du système tout en se tenant à sa périphérie. C'est précisément cette double position qui les rend si précieux. Ils connaissent le système en profondeur, mais en discernent aussi les limites et les dysfonctionnements.
Les directions reconnaissent rarement leur apport, car ce qu'ils produisent n'est pas toujours directement identifiable. Ils traitent des enjeux qui se situent aux interstices des différentes activités de l'organisation, et ces zones sont souvent invisibles. On peut même leur reprocher parfois de ne pas être assez concrets. Certes, mais la prise de conscience d’un problème, son analyse pour imaginer des solutions, puis l'action qui en découle sont des étapes cruciales qui demandent un investissement considérable. Dénouer des nœuds complexes ne se fait pas en un claquement de doigts.
Le rôle des "marginaux" dans la nature
🗻Dans la nature, on observe que les zones de transition entre deux écosystèmes regorgent d'une grande biodiversité. Citons par exemple, en montagne, la zone au-delà de laquelle on ne trouve plus d’arbre. C'est aussi dans ces espaces-frontières que peuvent se trouver des individus qualifiés de "marginaux" par rapport au reste de leur espèce.
Des individus d’une espèce (végétale comme animale) vont ainsi expérimenter de nouvelles façons de se nourrir et de vivre. Ces zones sont à la fois fertiles en innovation, mais aussi risquées, car ces expérimentations peuvent se solder par un échec fatal. Tous les "marginaux" ne survivent pas
👉 Cependant, ce qui semble aberrant en temps normal peut, en période de grand changement, devenir une stratégie pertinente. Ces individus marginaux servent de laboratoires vivants, testant des comportements qui, bien qu’inadaptés dans des circonstances stables, peuvent s’avérer cruciaux lorsque l’environnement change. Ils constituent une véritable R&D de l’espèce : en cas de changement climatique ou de modification des conditions de vie, ce sont ces individus, forts de leurs expérimentations, qui assurent la pérennité de l'espèce.
Pourquoi soutenir les marginaux en entreprise ?
👋 Nos organisations ont besoin de ces marginaux. Ce sont eux qui repèrent, souvent avant tout le monde, les problèmes susceptibles de devenir les failles fatales de demain. Ils expérimentent également des approches nouvelles qui pourraient se révéler déterminantes à l'avenir.
💡 Les organisations bio-inspirées reconnaissent, soutiennent et valorisent ces acteurs du changement . Elles mesurent leur performance selon des critères autres que ceux, classiques, de productivité. Leurs effets sont réels, mais souvent invisibles tant que le changement n’a pas pris racine à grande échelle. Ces "marginaux" détiennent peut-être la solution aux défis de demain, et c’est en les soutenant que l’organisation se donne les meilleures chances de résilience face aux mutations à venir.